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Vous avez dit subversif ?

Malgré les biais moraux sociaux, cette réflexion s’efforce de revenir à ce que le concept implique : une pratique inévitable et nécessaire de transformation et de métamorphose.

Il y a une tendance à discriminer ce qui est subversif, comme s’il s’agissait de quelque chose d’infâme, de terroriste et d’anticonstitutionnel, quand ce n’est pas le cas, c’est pointé du doigt comme une action destructrice dans laquelle il n’y a pas de place pour le dialogue et la négociation.

Malgré ce parti pris, cette réflexion s’attache à le réfuter à la lumière de ce que le concept implique : une pratique inévitable et nécessaire de transformation et de métamorphose.

Pour comprendre la subversion par opposition à la domination active, une première approximation implique de penser à deux catégories : linéarité et linéarisation ; Pour ces derniers, prenons comme exemple l’ensemble des actions répressives directes-indirectes, symboliques-imaginaires, intentionnelles-immobiles, déclenchées-automatiques, et systématiquement appliquées et imposées pour légitimer l’abus de pouvoir, et illégitimes-réprimer toute activité non linéaire (émergent-créatif-récursif-organisationnel) de la résistance anthropo-politique ; tandis que la linéarité est la non-intention de changement face à l’action répressive, qui assume des nuances démocratiques mais opère dans le champ politique à l’aide d’absurdités, de sophismes distrayants, et de lois ambivalentes qui favorisent les intérêts de classe, les lignages périmés et les chefferies politiques.

La non-linéarité typique des actions de résistance et de non-conformisme devant le pouvoir centralisé, est en tout sens une subversion globale nécessaire, qui menace la tâche hétéronomique qui entoure l’impunité, les pratiques coercitives et linéaires des acteurs violents, et est si nocive pour la reproduction d’un système oppressif, que sa seule présence menace l’équilibre, l’ordre social et la « paix perpétuelle », c’est pourquoi elle déclenche généralement le « programme » de réponse, et avec lui les acteurs et les appareils répressifs « programmés », en dont la réponse violente a déjà été prévue comme légitime.

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Par conséquent, ils opèrent comme des mécanismes de linéarisation : la censure, les limitations de la protestation vocale et de la restauration de la mémoire, en plus de l’amnésie sociale, la manipulation de l’information, la peur, la terreur et le silence. Subversif implique donc l’émergence d’un réseau de relations en expansion, d’un dispositif qui peut être libérateur, et qui se produit dans la possibilité de réorganiser la version déjà dépassée et inappropriée du pouvoir. D’elle-même, dans cette inévitable transition de réforme dans laquelle aucun système ne jouit d’une immunité absolue, une intention surgit de rassembler, convoquer, entrelacer, réformer et tisser le social, et qui, par l’antagonisme complémentaire, parvient à intégrer les contraires et à réunir dialogiquement , le sens de la restitution qui convoque la subversion du sujet dans le conflit constructif.

Nous vivons, résistons, transformons et mourons dans des systèmes de pouvoir qui privilégient fréquemment le linéaire et le violent, mais l’art, l’amour et la folie émergent aussi de leur dynamique comme expressions non linéaires de la subversivité de chaque particule physique-bio-anthroposociale qui fait nous debout.

La subversion est une nouvelle version de ce que nous sommes et de ce qui est, une urgence dont le sens est possible dès lors qu’il se transforme pour favoriser l’évolution de l’humain. Par exemple, dans cette condition il n’y a rien de plus subversif que la démocratie quand on peut en jouir, puisque dans, à travers, à travers et au-delà d’elle l’expérience de la liberté est possible comme choix en accord antagoniste-complémentaire avec l’autre. .

Subversif, c’est générer des actions de rupture devant l’estampille, l’étiquette et le marquage, avec lesquelles certains régimes enferment la liberté et la pensée personnelle et collective. Actuellement, une subversion du sens du sujet se développe dans le monde, qui passe souvent inaperçue, mais qui nous invite à regarder au-delà de l’actualité qui masque les abus en encourageant l’impunité et l’ignominie, c’est-à-dire qu’elle nous invite à créer notre propre version des événements, s’autonomisant, proposant et renversant la tyrannie.

De même, le subversif est associé à l’insurrection, qui peut être interprétée comme « ce qui surgit à l’intérieur » d’un système social, politique, environnemental, biotique, etc., qui cherche à préserver ses processus, son identité et ses tendances ou « Feed back » négatif. . .

De cette façon, l’insurrection apparaît comme une action d’opposition efficace et nécessaire qui cherche à transformer pour s’améliorer, permettant au changement, au soulagement et à l’évolution d’exister, c’est-à-dire qu’elle permet l’émergence de forces externes de contradiction et de résistance ou de rétroaction positive. -, qui cherchent à réorganiser le système, en reconnaissant-intégrant leurs apports, mais en améliorant leur niveau d’interaction proactive.

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C’est ainsi que la subversion, l’insurrection, l’événement, la non-linéarité et la résistance existent dans toutes les activités et instances du vivant, puisque de fait la possibilité que le vivant se subvertisse comme sujet, implique à son tour l’insurrection irrévocable du vivant. le vivant, qui dans sa morphogenèse doit articuler son existence à son propre changement écosystémique, des scénarios-territoires dans lesquels il (dé)construit ses interactions.

Par exemple, il n’y a rien de plus subversif que l’amour, cette étrange émotion émergente, complexe, antagoniste-complémentaire, hologrammatique, récursive-organisationnelle, consciente-démente, multidimensionnelle, réticulo-transcorporelle, qui en soi, avec l’autre, dans l’autre, à travers et au-delà de l’autre nous nous laissons sentir.

Ergo, peut-être pour cela et bien plus encore, dans ce sens et dans d’autres sens, je me déclare et vous invite à vous déclarer entièrement subversif.

Article original du site Live Sensei

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