J’ai revu ce classique du cinéma hier soir et plusieurs idées me sont venues à l’esprit que j’aimerais partager dans cet article.
L’ambiance se passe à Chicago, au début des années 30. Pour faire simple je nommerais les protagonistes Redford et Newman pour que vous puissiez me suivre.
1ère Partie
Redford est une petite frappe ( avec des objectifs peu ambitieux ), cependant, comme son sensei ( Luther ) le lui dira plus tard, il est le meilleur de tout ceux qu’il a rencontré auparavant. Donc avec un potentiel au dessus des ses propres ambitions.
Au début du film, Redford a un véritable coup de chance. En effet avec une bande de petits arnaqueurs ils dépouillent par hasard un convoyeur de fonds et obtiennent une belle somme d’argent. Mais le gaspille aussitôt sa part en voulant crâner devant sa petite amie, sa famille et ses amis. Il perdra d’ailleurs presque tout ces gains ( l’objectif atteint ) en jouant dans un «casino clandestin» ( La célébration en elle même n’a rien de négatif, histoire de marquer le coup. Tant que l’on ne dilapide pas sans raisons ) .
Une fois au casino, même son ami le croupier qui l’avertit à plusieurs reprises de se calmer, ne parvient à l’empêcher de commettre la folie de parier de grosses sommes, et logiquement, il perdra tout à la roulette.
Nous voici devant un clair exemple d’atteindre d’énormes objectifs sans y être préparé. Car vouloir atteindre son but trop rapidement, sans profiter du voyage, et de plus se croire supérieur sans écouter les conseils de ses proches, n’est jamais synonyme d’histoire qui finie bien.
Après cet épisode. Son vieux sensei Luther lui annonce qu’il prends sa retraite, et lui recommande un vieil ami qui pourra l’aider dans son parcours d’arnaqueur (dans le film il n’y a pas de jugements moraux sur cette profession). Mais Redford ne comprends pas cette décision et se fâche avec lui. Nous pouvons faire l’analogie qu’ il n’a pas saisi le cadeau que lui faisait son sensei en lui indiquant une nouvelle « clé » ( le contact personnel avec un nouveau sensei / mentor ), et il n’est pas encore mûre pour ce rendre compte que comme « serrure » il à également la clé en son intérieur.
Ce que Redford interprète comme un problème ( sans respecter ni accepter le désir de se retirer de son sensei / ami ) contient également la solution, qui peut être ce nouveau contact ou l’expectative de plusieurs autres clés qu’il pourra utiliser quand il sera vraiment prêt. lorsqu’il atteindra un bon niveau de « compréhension » de lui-même et de son environnement.
Tout au long de cette première partie du film, Redford est toujours en train de courir ou de marcher vite, néanmoins il est toujours facilement découvert et rattrapé ( il n’atteint pas d’objectifs importants, ni n’en a l’ambition ) … pendant tout ce temps, il n’écoute personne…
Fait intéressant, le gars qu’il a plumé est l’un des hommes de Lonegan (le chef de la mafia le plus puissant et le plus redoutable à l’époque), donc ce qui semblait être un coup de chance ne l’est pas du tout et devient la cause de la séparation avec sa petite amie. Comme bonus, il a gagné deux redoutables ennemis ( le big boss de la Mafia et un Inspecteur de police particulièrement antipathique ). Son « plus gros succès » aura des conséquences négatives directes sur sa famille, sa relation sentimental ( étant du même écosytème que la cible ) et, de plus, Lonegan fait assassiné son ami Luther qui avait également participé au vol … C’est un événement très traumatisant pour lui …
2ème Partie
Messieurs Faites vos jeux ! Rien ne va plus !
Traqué par les hommes de main du gangster, Redford apparait finalement à l’endroit où vit le contact fourni par son défunt ami, on ne sait pas combien de temps s’est écoulé entre la scène où il contemple le cadavre de son sensei / mentor et le moment où il apparait devant Newman ( son futur sensei ), un vieux spécialiste de l’arnaque. Mais on imagine bien qu’il a du mettre un peu de temps pour bien réfléchir aux conséquences de ses actions.
On ne sait pas non plus pourquoi il a pris cette décision, cependant je l’associe à une amélioration de l’écoute pleine et active si importante dans le coaching et dans toute relation thérapeute-patient. Le sens du message se dévoile à nous souvent des mois voir des années plus tard. Ce n’est pas ma mère qui dira le contraire 🙂
Newman est un délinquant plus experimenté et ambitieux ( avec des objectifs audacieux mais réalisables ) qui l’accueille avec une énorme gueule de bois après une soirée bien arrosée. Ce détail n’est pas dans le script sans raison. il y a là un aspect important que l’on comprendra plus tard dans le déroulement du film. On ne sait pas s’il est alcoolique ou simplement si il a abusé du gintonic la veille.
Lors de leur première rencontre Newman dit à Redford que son sensei / mentor lui a déjà parlé de lui et lui avait précisé qu’il était le meilleur de ses disciples, et qu’il croyait beaucoup en lui ( références personnelles – d’où l’importance de la confiance des gens que l’on estime ).
- “ Nous devons nous venger de Lonegan … ce type a assassiné notre ami – lance Redford !”
- “ Eh pas si vite ! Je ne vais pas travailler avec un fou vindicatif … Mais avec l’aide d’une bonne équipe nous pourrons faire quelque chose ! “
- ( On retrouve le statut du coach avant et au début des sessions / formations / conférences, etc. Coaching d’équipe et systémique ).
Donc les deux complices décident de monter un coup pour venger la mort de leur camarade. Newman sélectionne parmi ses contacts les meilleurs dans leur discipline ( l’importance des spécialités ? ). Ils élaborent ensemble un plan d’action.
( On peu se rendre compte qu’il ya une bonne écoute et un certain type de leadership très productif entre tous ).
À mon avis, la première chose qu’ils font est de mettre Redford à l’épreuve ( sans qu’il le sache ), car c’est le rookie et il doit faire l’unanimité. Mais il arrivera à se surpasser, et gagne ainsi la confiance de ses copains ( la confiance se gagne avec des actions plutôt que des mots ).
Pour atteindre l’objectif ultime, ils conçoivent un appât dans leur plan d’action qui consiste à organiser une partie de poker de haut niveau dans le train où voyage le chef de la Mafia ( Lonegan ) et dont il ne pourra se résister à participer et dans laquelle Newman y jouera également.
Auparavant une femme de l’équipe des “arnaqueurs” spécialisée dans le pickpocket profite d’un moment d’inattention dans le train et vole le portefeuille de Lonegan avec tout son argent. Cette action est essentielle pour que le gangster morde l’appât et pour ensuite atteindre l’objectif final.
Au même moment, un autre membre de l’équipe mène un processus de sélection pour former une bande qui aidera à concrétiser leur ambitieux objectif durant la phase finale.
( Importance du Coaching, du P.N.L. et de l’Intelligence Emotionnelle dans les départements RH de toute entreprise ).
La partie de poker est un moment de stress inouïe pour Newman. C’est un des climax du film. Si on le découvre, il sait qu’il ne sortira pas vivant de ce train. Il va utilisé un stratagème relationné avec ce que j’avais déjà souligné à propos de sa relation avec l’alcool. Dans ce cas, l’astuce consistera à boire une petite dose d’alcool et de se rincer la bouche avec du gin. Ensuite il videra le contenu dans l’évier et remplira la bouteille d’eau.
Il va se faire passer pour un ivrogne devant des gangsters et de dangereux tricheurs, probablement aussi bons ou meilleurs que lui pour tricher au poker, mais il faut jouer gros pour amener Lonegan dans la phase suivante de son plan d’action. Il sait à quel point l’image qu’il renverra est importante dans ce petit jeu, donc non seulement il est loin de sa limite de tolérance à l’alcool, mais il s’échauffe aussi avec son jeu de cartes comme un joueur de basket s’échauffe avant le match.
( exercices de relaxation avant les séances de formations / ateliers … ÉTAT DU SENSEI – RECHERCHE DE COHÉRENCE – ).
- “Allez Newman, qu’est-ce que tu fais maintenant ? … tu vas rester en dehors de la partie ! .. ils doivent t’attendre depuis un moment maintenant !” …
- Redford le presse nerveusement.
- “Ils n’ont qu’à attendre !”
- Newman répond calmement alors qu’il continue d’exercer ses doigts avec ses cartes de poker.
Newman sait qu’il est inutile de s’attaquer à un si grand défi ( opportunité ) sans être aux maximum de ses capacités.
Lorsque Newman frappe à la porte du compartiment où se déroule la partie, la bouteille de «gin» à la main, il prend une profonde inspiration par le nez ( ÉTAT DE CONCENTRATION DE DU SENSEI ) et, non seulement il sera capable de maintenir sa concentration pendant une telle situation mais il parviendra en même temps à neutraliser Lonegan de sa meilleure version de joueur de poker gangster / tricheur. Ce qui était un des obstacles à la réalisation de l’objectif.
Je ne vais pas spoiler plus longtemps et je vous invite vivement à regarder ce petit chef d’oeuvre avec un autre regard. On trouvera de nombreux autres éléments que qui pourrons nous aider à mieux comprendre les processus d’initiation et le travail en équipe.
Benjamin Blanco – Live Sensei
“ Qui ne tente rien, n’a rien !”
“ La confiance est le ciment invisible qui conduit une équipe à gagner.”
“On ne choisit pas ses parents mais on doit bien choisir son mentor.“
Réalisation : George Roy Hill
Scénario : David S. Ward
Musique : Marvin Hamlisch, d’après des ragtimes de Scott Joplin
Acteurs principaux :
Paul Newman : Henry Gondorff
Robert Redford : Johnny Hooker
Robert Shaw : Doyle Lonnegan
Charles Durning : lieutenant Snyder
Article original du site Live Sensei